Maroc 2025 : la canicule et le chergui entraînent 25% de pertes dans la production d’avocat
La filière de l’avocat au Maroc traverse une année difficile après les épisodes de fortes chaleurs et du vent sec du chergui qui ont touché plusieurs régions agricoles durant les mois de juillet et août. Ces conditions climatiques extrêmes, qui n’ont pas épargné d’autres filières agricoles marocaines, ont causé une baisse significative de la production et affecté directement la qualité des récoltes.
Impact de la canicule et du chergui sur les vergers d’avocat
Selon des sources professionnelles, les vergers d’avocat situés notamment dans la région de Larache ont subi des pertes estimées entre 20 et 25 % de la récolte totale.
Abdellah Yamlahi, président de l’Association Marocaine de l’Avocat, a confirmé que cette situation était attendue, mais l’ampleur des dégâts reste préoccupante.
Les températures élevées combinées au vent sec du chergui ont provoqué la chute prématurée des fruits, fragilisé les arbres et réduit leur capacité de production.
Conséquences économiques et sociales
Les pertes ne se limitent pas à la production agricole : elles ont un impact direct sur les petits et moyens producteurs, qui dépendent fortement de l’avocat comme principale source de revenu.
La baisse des volumes disponibles pourrait également influencer les prix sur le marché local, où la demande est en constante augmentation, tout en fragilisant la compétitivité du Maroc sur les marchés internationaux.
Le changement climatique : une menace persistante
Cette crise illustre la vulnérabilité de l’agriculture marocaine face au changement climatique. L’avocat, culture exigeante en ressources hydriques et en conditions climatiques modérées, devient de plus en plus exposé aux épisodes de sécheresse et aux vagues de chaleur.
La raréfaction de l’eau accentue les inquiétudes et soulève des questions sur la durabilité de la filière avocat au Maroc.
Initiatives des professionnels et associations
L’Association Marocaine de l’Avocat, en partenariat avec les acteurs du secteur, explore des solutions pour limiter les impacts climatiques :
Adoption du goutte-à-goutte et des techniques d’irrigation économes en eau.
Introduction de variétés d’avocat plus résistantes à la chaleur et à la sécheresse.
Collaboration renforcée avec les centres de recherche agricole pour développer des stratégies d’adaptation.
Le Maroc et le marché mondial de l’avocat
Grâce à sa proximité géographique avec l’Europe et à la qualité de sa production, le Maroc s’impose comme un exportateur émergent d’avocats.
Cependant, la répétition des aléas climatiques risque de compromettre sa position et sa capacité à honorer les contrats internationaux, face à la concurrence de pays comme l’Espagne, le Pérou ou le Kenya.
Vers une stratégie nationale pour l’avocat
Les experts appellent à mettre en place une stratégie nationale dédiée à la filière avocat, intégrée dans le plan Génération Green 2020-2030.
Cette stratégie devrait inclure :
Des mécanismes de soutien et d’assurance agricole pour les producteurs affectés.
Le développement de nouvelles zones de culture moins exposées aux fortes chaleurs.
L’investissement dans les infrastructures de stockage et de transport afin de préserver la qualité du fruit.
La canicule et le chergui qui ont frappé le Maroc en 2025 démontrent à quel point le secteur agricole est exposé aux dérèglements climatiques. Pour la filière avocat, produit à forte valeur ajoutée à l’export, la question n’est plus de gérer une crise ponctuelle, mais de construire une stratégie durable qui garantira la pérennité de la production et la compétitivité du Maroc sur le marché mondial.
Le véritable défi réside dans la capacité du pays à conjuguer adaptation climatique, durabilité agricole et ambition exportatrice, afin de consolider la place de l’avocat comme l’un des piliers de la filière fruitière marocaine.
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