Drosophila suzukii : Le danger silencieux pour la production de myrtilles et framboises au Maroc
Le moucheron des fruits tachetés (Drosophila suzukii) est l’un des ravageurs les plus dangereux menaçant la production de myrtilles (Myrtilles) et de framboises (Framboises) au Maroc. Cet insecte minuscule cause des pertes considérables aux agriculteurs en infestant des fruits sains, en y pondant ses œufs, ce qui entraîne leur pourrissement rapide et les rend impropres à la vente. Les producteurs marocains font face à des défis majeurs pour lutter contre cet insecte, car son cycle de vie rapide et sa capacité à se reproduire rapidement rendent son contrôle très complexe.
Cet article explore l’impact de Drosophila suzukii sur la culture des fruits rouges au Maroc, les dommages qu’il cause et les meilleures méthodes utilisées par les agriculteurs marocains pour protéger leurs récoltes contre ce ravageur, en mettant l’accent sur l’amélioration des pratiques agricoles, la lutte biologique et organique.
Qu’est-ce que Drosophila suzukii (Moucheron des fruits tachetés) ?
Drosophila suzukii est un insecte appartenant à la famille des mouches des fruits (Drosophilidae), mais il se distingue des autres espèces par sa capacité à attaquer les fruits sains, contrairement aux autres mouches des fruits qui préfèrent les fruits pourris. Ce ravageur se caractérise par :
Petite taille : de 3 à 4 mm.
Couleur : Corps jaune-brun avec des yeux rouges.
Ailes : Les mâles possèdent des taches noires sur les ailes, tandis que les femelles n’ont pas ces taches.
Caractéristiques uniques : Les femelles possèdent un ovipositeur tranchant qui leur permet de percer les fruits pour y pondre leurs œufs.
Cet insecte se reproduit très rapidement, ce qui complique son contrôle, avec 10 à 15 générations par an dans des conditions idéales.
Les dommages causés par Drosophila suzukii sur les myrtilles et framboises au Maroc
Le Maroc est un producteur important de myrtilles (Myrtilles) et de framboises (Framboises) destinées principalement à l’exportation, notamment vers l’Europe et l’Amérique du Nord. Cependant, Drosophila suzukii constitue une menace directe pour ce secteur à cause de :
- La dégradation des fruits avant la récolte
Les femelles pondent leurs œufs directement dans les fruits mûrs de myrtilles ou framboises, ce qui entraîne l’apparition de larves qui se nourrissent de la pulpe.
Très rapidement, les fruits pourrissent et deviennent impropres à la vente ou à l’exportation.
- Des pertes économiques importantes pour les agriculteurs
Cela réduit la qualité du produit, ce qui peut entraîner le rejet des exportations.
Les pertes peuvent atteindre 60-80 % de la récolte dans les cas graves.
- Augmentation des coûts pour les producteurs
Nécessité de surveillance continue et d’utilisation de différentes solutions de lutte, ce qui augmente les coûts opérationnels.
Certains producteurs peuvent recourir à une pulvérisation intensive de pesticides, ce qui affecte la santé du sol et de l’environnement.
Les méthodes de lutte utilisées par les agriculteurs marocains
Pour lutter contre Drosophila suzukii, les agriculteurs marocains adoptent plusieurs stratégies allant de la lutte biologique et organique à l’utilisation de solutions technologiques.
- Pratiques agricoles préventives
Taille et amélioration de la ventilation dans les champs pour réduire l’humidité, car le moucheron préfère les environnements humides.
Retrait immédiat des fruits infectés ou tombés pour éviter la reproduction de l’insecte.
Utilisation de filets anti-insectes pour empêcher les femelles d’accéder aux fruits.
- Utilisation de pièges à phéromones et d’attractifs alimentaires
Les agriculteurs utilisent des pièges contenant du vinaigre de cidre ou une solution de sucre et de levure pour attirer les mouches adultes et les capturer.
Les pièges sont placés stratégiquement dans les champs pour surveiller l’activité de l’insecte et évaluer sa densité.
- Lutte biologique et organique
Des ennemis naturels, comme les guêpes parasitaires, sont utilisés pour attaquer les œufs et les larves de Drosophila suzukii.
Certains producteurs recourent à des produits biologiques comme le Spinosad, un insecticide extrait des bactéries, qui est efficace contre ce ravageur tout en étant peu nocif pour les abeilles et l’environnement.
L’utilisation de champignons pathogènes tels que Beauveria bassiana qui attaquent le moucheron est également en développement.
- Gestion intégrée des nuisibles (IPM)
De nombreuses fermes au Maroc suivent une approche de gestion intégrée des nuisibles (IPM) qui combine :
Surveillance régulière des insectes à l’aide de pièges à phéromones.
Utilisation de solutions naturelles avant de recourir aux pesticides chimiques.
Éviter de cultiver des fruits proches des forêts ou des terres abandonnées, qui peuvent être des sources d’infestation.
Meilleures pratiques pour éviter les pertes de myrtilles au Maroc
Afin de garantir de bons rendements et de réduire l’impact de Drosophila suzukii, les producteurs marocains doivent suivre ces recommandations :
- Utiliser des techniques d’irrigation au goutte-à-goutte plutôt que l’irrigation par inondation, car l’humidité élevée favorise la prolifération du ravageur.
- Vérification quotidienne des récoltes et retrait immédiat de tout fruit endommagé ou infesté.
- Utiliser des fertilisants organiques qui renforcent la santé des plantes et les rendent plus résistantes aux ravageurs.
- Diversifier les cultures et planter des plantes répulsives comme le basilic ou les chrysanthèmes à proximité des cultures de fruits.
Drosophila suzukii représente une menace sérieuse pour la culture de myrtilles et framboises au Maroc, ce qui impacte la production locale et les exportations. Pour protéger ce secteur vital, il est essentiel d’adopter des pratiques agricoles durables et d’appliquer des solutions de lutte intégrée incluant la prévention, la surveillance et la lutte biologique.
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