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États-Unis 2025 : aucun projet environnemental du Russell 3000 approuvé par les actionnaires – recul du soutien climatique et ESG

Pour la première fois depuis six ans, aucun projet environnemental n’a reçu l’approbation des actionnaires lors de la saison des assemblées générales de 2025 aux États-Unis. Ce phénomène marque un recul significatif du soutien des investisseurs à l’agenda climatique et aux principes de la gouvernance environnementale, sociale et d’entreprise (ESG).

Une baisse sans précédent dans les votes

Selon un rapport du Conference Board/ESG, toutes les propositions environnementales ont été rejetées cette année au sein des entreprises de l’indice Russell 3000. Le nombre de projets soutenus avait atteint un sommet en 2022 avec 14 propositions, avant de chuter à seulement 2 en 2024, puis à zéro en 2025. Par ailleurs, le volume des propositions a diminué, passant de 149 l’année dernière à 110 cette année. Le taux moyen de soutien des investisseurs est passé de 18 % en 2024 à seulement 10 % en 2025.

Facteurs politiques et pressions économiques

Les experts expliquent cette évolution par un contexte politique tendu. L’administration de Donald Trump avait déjà mené une offensive contre les politiques de diversité, équité et inclusion (DEI), ce qui a fragilisé le soutien aux initiatives sociales.
De plus, des géants de la gestion d’actifs tels que BlackRock, Vanguard et State Street ont subi des pressions croissantes de la part d’États républicains, allant jusqu’à des poursuites judiciaires liées à leurs engagements climatiques. Sous cette pression, BlackRock et Vanguard se sont retirés de l’initiative mondiale des Asset Managers Net Zero, qui vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Conflits juridiques et pressions sur les acteurs clés

En 2024, ExxonMobil a intenté une action en justice contre les groupes d’actionnaires activistes Follow This et Arjuna Capital afin de bloquer un projet climatique, ce qui les a dissuadés de présenter de nouvelles propositions en 2025.
Parallèlement, les deux principaux conseillers en vote par procuration, Glass Lewis et ISS (Institutional Shareholder Services), ont été vivement critiqués par des responsables politiques républicains, ce qui a limité leur capacité à recommander des résolutions environnementales.

Un changement dans la stratégie des investisseurs climatiques

Malgré ce recul, les spécialistes de l’investissement responsable estiment que l’engagement climatique ne disparaît pas, mais change de nature. Selon Kirsten Spalding, vice-présidente du réseau des investisseurs, la tendance évolue vers plus de collaboration et moins de confrontation directe lors des assemblées.
De son côté, Jonas Kron (Trillium Asset Management) souligne que le dialogue direct avec les entreprises devient un outil privilégié par les investisseurs, en complément des votes.

Optimisme prudent pour l’avenir

Malgré des résultats décevants, certains acteurs du marché demeurent confiants. Pour Nimrit Kang, directrice des investissements chez North Star Asset Management, cette baisse du soutien « n’est qu’une pause temporaire et non un véritable recul ». Elle estime que les prochaines années permettront de redéfinir les meilleures stratégies pour gérer les risques liés au climat et renforcer la coopération entre actionnaires et entreprises.

L’année 2025 marque un tournant dans la dynamique entre investisseurs et objectifs climatiques. Le rejet massif des propositions environnementales illustre l’impact des pressions politiques, mais aussi l’évolution vers des formes d’engagement plus discrètes et stratégiques. L’avenir des résolutions environnementales dépendra désormais de l’équilibre entre intérêts économiques et engagements durables.

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