Grippe aviaire au Brésil : premier foyer dans une ferme commerciale entraîne la suspension des exportations de volailles vers la Chine

Le Brésil, premier exportateur mondial de volaille, a confirmé vendredi le premier foyer de grippe aviaire hautement pathogène (H5N1) dans un élevage commercial, suscitant l’inquiétude des marchés mondiaux et la réaction immédiate de certains partenaires commerciaux.

L’épidémie a été détectée dans la ville de Montenegro, située dans l’État de Rio Grande do Sul, une région qui représente à elle seule environ 15 % de la production et des exportations de volailles brésiliennes, selon les données de l’association nationale de la viande porcine et de volaille (ABPA).

Suite à cette annonce, la Chine a imposé une interdiction temporaire de 60 jours sur les importations de volailles brésiliennes, dans le cadre de ses mesures de prévention sanitaire et de protection de la sécurité alimentaire.

Le ministre brésilien de l’Agriculture, Carlos Fávaro, a toutefois précisé que cette suspension ne concerne que les envois vers la Chine, et que les produits de volaille brésiliens destinés aux autres marchés internationaux continueront à être expédiés normalement.

Jusqu’à présent, le Brésil n’avait enregistré que des cas isolés de grippe aviaire chez des oiseaux sauvages. Ce nouveau cas dans un élevage commercial soulève des préoccupations quant à une éventuelle extension de l’épidémie et à l’impact sur les exportations de protéines animales brésiliennes.

Les exportations brésiliennes de volaille représentent un pilier essentiel de l’économie agroalimentaire du pays, avec des millions de tonnes expédiées chaque année vers plus de 150 pays. Une interruption prolongée pourrait entraîner une hausse des prix mondiaux du poulet, et affecter la stabilité des chaînes d’approvisionnement alimentaire internationales.

Des pays comme l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte, le Japon et l’Union européenne pourraient également envisager des restrictions similaires si la situation s’aggrave, accentuant les craintes d’un impact élargi sur le commerce mondial de la volaille.

Les autorités brésiliennes insistent sur le fait que le foyer est isolé et contenu, et appellent leurs partenaires commerciaux à ne pas prendre de décisions hâtives, en attendant une évaluation sanitaire complète.

Cette crise rappelle l’importance de la surveillance épidémiologique dans les grandes filières agricoles, et de la coopération internationale pour préserver l’équilibre de la sécurité alimentaire mondiale face aux menaces zoonotiques.